Le 23 juin marque la Journée internationale des Femmes dans l'Ingénierie. L’occasion de jeter un œil dans les coulisses du bureau Schroeder & Associés, qui compte un tiers de femmes dans son effectif, dans tous les métiers. Avec un regard aiguisé sur les compétences techniques et les valeurs défendues.
Martine Schummer, ingénieure-associée, est la première femme à avoir rejoint le comité de direction de Schroeder & Associés.
« J’ai commencé chez Schroeder en 2003 en tant que jeune ingénieure civile dans le service ‘Bâtiments’. J’y ai grandi avec mes projets de construction. Et je suis associée et administratrice depuis 2016.
J’étais alors la première femme au conseil d’administration du bureau ».
« Aujourd’hui, parmi les 15 associés-administrateurs, nous sommes deux, Nathalie Muller et moi.
Et je suis désormais au comité de direction, qui était jusque-là composé de quatre hommes ».
Une percée dans un monde que l’on dit souvent très masculin ?
« Quand j’ai commencé mes études en génie civil à l’Université de Karlsruhe (Allemagne), nous étions déjà un tiers de femmes.
Au Luxembourg, les femmes étaient encore rares dans la profession.
Quand j’ai été engagée par Schroeder & Associés, j’étais la deuxième femme ingénieure employée par la société.
Nous sommes une cinquantaine aujourd’hui ».
La féminisation de la profession, une plus-value pour le secteur
Martine poursuit : « Je trouve que la féminisation de la profession est bien engagée depuis des années : Je pense que cela représente une plus-value pour le secteur. Et j’ai l’impression que l’orientation vers le développement durable et ses incontestables besoins sociétaux va encore l’amplifier. Pour ma part, en tout cas, en tant que mère de famille et ingénieure, je m’engage vraiment pour l’avenir de nos enfants, et ce futur se bâtit tous les jours. »
« Je crois dans les compétences et dans le travail en commun, dans la diversité des approches et l’engagement.
Les spécialités réputées plus techniques ont certes mis plus de temps à attirer les candidates, notamment dans le secteur de la construction. Mais il y a de plus en plus de femmes en génie civil et, chez les architectes, les femmes sont déjà majoritaires.
Il faut encourager les jeunes filles et donc les potentielles ingénieures de demain. Nous devons leur montrer ce qui existe, la variété des disciplines et des besoins. C’est un métier technique, intellectuel et très social. Il faut pouvoir discuter avec les clients, les architectes, les entrepreneurs… On doit aller sur le terrain et convaincre, être capable de s’imposer. Et cette approche du métier est également très valorisante sur un plan sociétal : nous participons à des projets d’envergure qui changent le quotidien de milliers de gens, et on peut toucher du doigt ces réalisations »
Au service des études environnementales
Sarah Bouillon a commencé sa carrière d’ingénieur chez Schroeder & Associés au service «Eau et Assainissement» en 2009 et elle est devenue cheffe de l’unité «Etudes environnementales ».
« En tant qu’ingénieure-géologue, j’ai participé à l’élaboration de nombreux dossiers de délimitation de zones de protection des eaux souterraines. Les études hydrogéologiques et la mise en évidence des non-conformités m’ont conduit à gérer des projets de renouvellement des ouvrages de captages, source ou forage, d’eau potable. Ces projets nécessitent à la fois une bonne connaissance de la géologie luxembourgeoise, de la gestion des chantiers de travaux publics et de toutes les législations et réglementations qui y associées ».
Au fil des années, les directives européennes et les changements sociétaux ont fait évoluer le cadre législatif, notamment sur l’évaluation des incidences sur l’environnement, la protection de la nature et des ressources naturelles.
« On doit ainsi prendre en compte les potentiels impacts négatifs des nouvelles constructions sur l’environnement humain et naturel. Les études environnementales sont devenues indispensables ». L’expérience de Sarah, tant le volet technique sur les chantiers que la maitrise des évolutions réglementaires, et sa sensibilité environnementale, via la protection des eaux et la gestion des sols notamment, l’ont conduite à la tête de l’unité dédiée aux études environnementales.
« Nos missions sont multiples. D’une part, l’unité propose de réaliser une analyse des contraintes environnementales en amont des projets. Il faut considérer ces facteurs dès le départ, avec les différents ingénieurs. On peut alors aborder les mesures d’évitement ou de réduction des impacts du projet sur l’environnement. D’autre part, l’unité dispose de l’agrément nécessaire pour réaliser les études d’évaluation des incidences sur l’environnement (EIE) ».
Programmer et avoir un impact positif
Un grand bureau d’ingénieurs-conseils comme Schroeder & Associés s’appuie sur des compétences multiples, au profit de prestations intégrées et de maîtres d’ouvrage qui recherchent l’excellence.
Le Project Management (PM) par exemple se nourrit également des compétences d’architectes. Comme Nora Hammelmann. « Je suis arrivée chez Schroeder en novembre 2020, en pleine période Covid. Mais l’accueil a été très chaleureux et j’ai eu une bonne et rapide intégration dans l’équipe », se souvient Nora, architecte cheffe de projets (depuis mi-2021) dans l’unité Programmation, au service PM.
Pour son premier projet, Nora Hammelmann a travaillé sur la programmation architecturale des infrastructures scolaires de la commune de Schuttrange, et une formation Pacte Logement pour l’ALBSC (l’association des « Gemengen Ingenieuren »). « Nous travaillons pour l’instant sur les études APS (avant-projet sommaire) de mise en œuvre de la première phase du masterplan de ces infrastructures scolaires à Schuttrange», poursuit Nora.
Cela illustre le côté enthousiasmant et stratégique des missions de programmation architecturale, de pilotage de projet et d’assistance du Maitre d’ouvrage. « Ces projets demandent beaucoup d’échanges avec différents acteurs, bureaux d’études, experts, techniciens liés au maître d’ouvrage, interlocuteurs politiques locaux, administrations ou utilisateurs actuels et futurs des infrastructures. C’est très varié et j’adore ça. Chaque projet présente de nouveaux défis. C’est passionnant et enrichissant. En tant que pilote de projet, c’est un plus de travailler dans un bureau comme le nôtre, qui réunit (presque) toute la palette d’expertises, et d’avoir à disposition le know-how et les études nécessaires au bon moment ».
Une femme dans une carrière technique, c’est mieux aussi dans un grand bureau d’ingénierie-conseil comme S&A ? « Que tu sois femme ou homme, c’est une branche tellement diverse que tout le monde peut trouver sa bonne place. Cependant, je crois qu’une approche des choses avec une sensibilité féminine peut avoir un réel impact positif dans un métier qui est quand-même encore très masculin. Dans tous les cas, je n’ai pas de retour négatif en tant que femme dans cette carrière technique. Et encore moins chez Schroeder & Associés dont les valeurs collent bien à la réalité d’entreprise socialement responsable ».
Une histoire de savoir-faire et de savoir-être
Le lien entre la technologie qui évolue avec l’ingénierie et les prestations intégrées d’un bureau aux spécialités multiples, Gallyna Peneva l’illustre assez bien. Engagée en 2022, elle est architecte en chef dans l’unité BIM (Building Information Modeling)
« Le travail que j’effectue ne repose pas seulement sur des compétences techniques ou académiques. Il s’agit souvent d’orchestrer les différentes composantes de l’organisation dans un projet où beaucoup de personnes sont engagées. Aujourd’hui ce savoir-faire est plus que jamais un facteur déterminant, surtout dans une méthodologie BIM. Chaque jour, je suis au cœur de nombreuses interactions avec les autres membres de l’équipe, mais aussi avec les clients ou différents fournisseurs.
La formation interne des collaborateurs fait partie des priorités du bureau. Et l’entreprise m’encourage à développer mes compétences relationnelles et humaines. Le savoir-faire se nourrit du savoir-être. Inspirer la confiance, être clair dans ses directives, être juste et équitable, donner une bonne direction à un projet, être à l’écoute, avoir de la flexibilité, faire preuve de créativité, avoir un esprit collaboratif… ce sont toutes ces compétences comportementales qui sont mises en valeur et apportent une vraie plus-value à nos projets ».
Ingénierie et gestion
« Au fil des années, mon activité principale s'est éloignée de l'ingénierie, je me suis établie dans la gestion comptable et le contrôle des coûts », explique Stefanie Noll, qui témoigne d’un autre aspect de l’évolution du bureau liée au développement personnel de ses collaboratrices. Stefanie travaille depuis 18 ans chez Schroeder ; cette Allemande, ingénieure-architecte/urbaniste, spécialisée dans le développement territorial, a commencé sa carrière à Berlin puis, au Luxembourg, pour Schroeder & Associés, elle a évolué dans l’entreprise, en appliquant ses compétences spécifiques et en adaptant ses horaires selon les besoins, de sa vie de famille notamment.
D’abord sur le terrain en tant qu'architecte/urbaniste impliquée dans les PAP, elle a pu réaliser des études de faisabilité pendant des années (conception d’un centre scolaire, agrandissement d’une maison relais, masterplan de développement d’infrastructures scolaires, étude d’implantation d’un nouveau campus…), jusqu'à ce qu'un service spécifique soit créé pour cela.
Ingénieur architecte en chef très attentive à la maîtrise des coûts des projets, pratiquant une gestion comptable rigoureuse et faisant partager cette implication dans des formations internes notamment, Stefanie Noll est devenue, en janvier 2022, cheffe d’une nouvelle unité, créée et développée avec ses propres standards pour la gestion des coûts et l’implémentation de nouveaux outils. « Mon idée de base était de centraliser la gestion comptable, de sorte que nous ne nous occupions plus seulement du contrôle des coûts pour le Project Management, mais que nous les saisissions également pour tous les départements métrés de S&A. En raison des besoins croissants, de plus en plus de collègues ont été engagés sous ma direction ».
Une autre forme de gestion… « Le management d’une équipe demande beaucoup d'attention et de sensibilité pour les différents caractères et c'est très agréable. Le développement de nouvelles méthodes de travail est intéressant et demande beaucoup d'efforts, la communication interne est très importante pour ça ».
Exemple d’évolution de carrière et de mobilité interne, Stefanie souligne : « Tout est possible ici. Par exemple, ma collègue Léa, ingénieure en mécanique, a pris notre unité comme tremplin pour s'initier maintenant à l'EA Electromécanique».
Soyez les bienvenues !
Tout ceci est donc d’abord une question de ressources humaines ! Melanie Domingues est arrivée en juin 2023 dans l’unité RH. « Depuis, j’ai repris les volets formation et recrutement, ainsi que le développement de notre projet RH avec l’aide de mes collègues. L’unité avait commencé en février 2023 le développement d’un SIRH (Système d'Information des Ressources Humaines) pour tous nos collaborateurs. Comme j’avais déjà une petite connaissance de l’outil, j’ai pu pousser ce projet interne qui concerne tous les métiers et le développement personnel de chacun, au service du collectif. »
Quant à la pratique de son métier chez S&A, Melanie est claire : « C’est varié et parfois même surprenant ! Il faut être organisée, mais flexible, être prête à changer de plans. Aucune journée ne ressemble à une autre.
En tant que RH, j’ai envie de dire qu’il faut faire remonter le pourcentage de femmes chez S&A (33%) ! C’est un élément que j’aime bien pointer lors des accueils de nouveaux collaborateurs. Blague à part, S&A propose un cadre et un environnement de travail – les bureaux, le tutorat de nouveaux, l’accompagnement, la convivialité, la vie sociale… - dans lequel beaucoup de femmes pourraient se sentir bien. Alors, soyez les bienvenues ! »