
La sécurité et la santé avant tout
À l’occasion de la Journée Mondiale de la Sécurité et de la Santé au Travail, le bureau d’ingénieurs-conseils Schroeder & Associés met en lumière un métier essentiel à la réussite et à la sécurité des projets de construction : celui de coordinateur sécurité et santé. Notre service de coordination sécurité et santé accompagne depuis de nombreuses années les maîtres d’ouvrage dans la gestion des risques, avec une expertise solide et une approche proactive.
Bernhard Adamski, coordinateur sécurité et santé depuis 17 ans et architecte de formation ainsi que Clara Boullault, ingénieure civile et coordinatrice sécurité et santé depuis 6 ans, partagent leur expertise sur ce métier clé, souvent méconnu, mais essentiel à la bonne conduite des projets de construction.

Quelle est, selon vous, la mission principale du coordinateur sécurité et santé ?
Bernhard Adamski :
Le maître d’ouvrage a besoin, tout au long du projet, d’un expert capable d’identifier et de prévenir les risques liés à la sécurité et à la santé sur le chantier. Le coordinateur sécurité et santé (CSS) est précisément cette personne. Il intervient pour analyser les risques et conseiller efficacement le maître d’ouvrage sur les mesures à mettre en œuvre.
Clara Boullault :
Je suis d’accord avec Bernhard. Sa mission première est d’assurer la coactivité entre les différents intervenants sur le chantier, en veillant au respect des règles en vigueur, afin de réduire au maximum les risques d’accidents.

Quelles sont les étapes clés de la coordination de sécurité avant et pendant le chantier ?
Bernhard Adamski:
L’intégration du CSS dès la phase APD (Avant-Projet Détaillé) permet de structurer efficacement le projet. Il élabore alors le Plan Général de Sécurité et de Santé (PGSS), analyse les risques et propose une organisation adaptée du chantier. Pendant les travaux, il effectue des visites régulières, participe aux réunions pour anticiper les prochaines phases et réajuster si nécessaire.
Clara Boullault:
L’organisation du chantier et le PGSS sont les piliers de la mission du CSS. Les facteurs environnementaux d’un projet prennent une part considérable dans les mesures spécifiques à considérer. Par exemple, en cas de travaux sur un site scolaire en exploitation où la sécurité des élèves et des travailleurs est à garantir en permanence. Durant la phase réalisation, le CSS réalise des visites de chantier pour vérifier la mise en place des mesures prévues et préconise les éventuelles adaptations dues aux coactivités.

Quelles sont les principales sources de risques identifiées sur les chantiers que vous supervisez ?
Bernhard Adamski:
À mes yeux, l’un des principaux défis reste d’impliquer pleinement l’ensemble des maîtres d’ouvrage. Heureusement, la situation évolue dans le bon sens. On observe également une amélioration notable dans les grandes entreprises, qui intègrent de mieux en mieux les exigences de coordination en matière de sécurité et de santé, ce qui est très encourageant. Des progrès restent à faire en matière de planification, de coordination et de communication, mais c’est justement là que le coordinateur joue un rôle central : il fédère les différents acteurs autour d’une vision commune pour poser les bases d’un projet solide et cohérent.
Clara Boullault:
Les risques varient selon la nature du chantier. Cela peut aller du blindage des tranchées, à la gestion du trafic, jusqu’aux risques liés aux travaux en hauteur et aux échafaudages. La manutention ainsi que la gestion des protections collectives constituent également un facteur de risque important. Sans oublier, le facteur humain.

Quel regard portez-vous sur l’évolution du métier de coordinateur sécurité et santé dans les prochaines années ?
Bernhard Adamski:
Je constate une intégration croissante des coordinateurs sécurité et santé dans les équipes de maîtrise d’œuvre, à l’image des ingénieurs. Nous travaillons désormais main dans la main dans la gestion de projet. Cela témoigne d’un vrai changement de mentalité.
Clara Boullault:
En six ans, je n’ai pas observé de bouleversements majeurs dans notre métier, si ce n’est une vraie dynamique autour de l’initiative « Vision Zéro », qui gagne du terrain au Luxembourg. Par ailleurs, l’évolution des matériaux et des gestions environnementales ainsi que les nouvelles technologies induisent de nouveaux risques. Je pense que le métier de CSS restera indispensable : même si nous réduisons certains dangers, d’autres apparaîtront toujours.